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Mères négligentes et narcissiques


Censées protéger leur enfant du mal de ce monde, certaines mères font vivre à leur progéniture un réel enfer sur terre. Être élevé par une mère négligente ou narcissique entraine de grandes conséquences sur l’enfant qui sera précocement blessé par son premier objet d’amour et modèle d’amour fondamental. Ces blessures l'accompagneront tout au long de sa vie sans forcément qu'il puisse s'en apercevoir ou le comprendre. L’enfant et adulte élevé par une mère narcissique/ négligente développera des problèmes de confiance en général et sera carencé affectivement.


Qui sont ces mères ?

Ce sont des mères qui ont des problèmes pour gérer leurs propres frustrations et colères, qui ont un haut niveau de critiques envers leurs enfants, qui sont émotionnellement instables, qui sont sur la défensive, qui ne se voient pas elles-mêmes, qui ne se remettent pas en question, qui sont autocentrées, qui ont des dépendances affectives, qui peuvent être toxicomanes, alcooliques, dépressives et/ou dépendantes aux antidépresseurs.


Elles se moquent en public de leurs enfants devant leurs amis / partenaire voire de leurs petits-enfants.

Elles minimisent et exploitent les émotions et manquent d’empathie et d’écoute pour leurs enfants.

Elles se comparent à leurs enfants, jalousent leurs succès et rentrent en compétition avec eux ou l’un d’entre eux qu’elles choisiront comme « bouc émissaire ».

Elles sont incapables de s’excuser ou si elles le font, elles culpabiliseront l’enfant d’une façon ou d’une autre en le rendant responsable de sa propre ingérence émotionnelle.

Elles pratiquent le traitement parental différencié, c’est-à-dire favorisent certains enfants dans la fratrie afin de diviser pour mieux régner.

Elles portent plusieurs masques : les gens peuvent les voir comme des saintes, des femmes de foi et de valeur, elles peuvent être très actives dans la vie communautaire, paroissienne et/ou associative. Elles portent dans l’ombre une toute autre face : celle d’un réel policier répressif, agressif et violent.


Ce genre de mère n’est jamais satisfaite de ce que son enfant fait ; les notes ne sont jamais assez élevées, la maison n’est jamais assez bien nettoyée, l’apparence n’est jamais assez soignée, les autres sont toujours un peu ou beaucoup mieux. Il y a toujours un mot pour faire sentir l’enfant comme insatisfaisant.


Son ambivalence aura de grandes conséquences sur l’enfant qui se sentira vide et incompris, sachant que pour cet enfant, ce que dit et fait ce parent est parole d’évangile et pure vérité.

La mère narcissique veut contrôler la perception de la réalité et n’accepte pas le point de vue divergent de ses enfants et des autres. Si l’enfant, et plus tard l’adulte, ressent ou pense quelque chose différemment, elle s’assurera de le faire culpabiliser et le tourner au ridicule en l’humiliant. Elle n’hésitera pas à chercher à manipuler les opinions des autres en usant par exemple de commérages, en propageant une image négative de son enfant afin de le rabaisser et l’isoler. Ces mères n’oseront jamais montrer leur rage ou défaillance devant des spectateurs et s’assurent de garder une image parfaite en public.



Que se passe-t-il pour l’enfant et adulte des mères narcissiques et négligentes ?


· Impossibilité de croire en l’amour qui aura été corrompu par le lien d’amour instable et toxique avec la mère. L’enfant enregistrera précocement qu’aimer est douloureux car il aura été trahi par ceux qu’il a aimés naturellement.

· Isolement et impression d’être un loup solitaire. Le seul moyen d’avoir l’amour de la mère est de ne pas avoir de besoin, de nier ses émotions et de ne jamais demander de l’aide.

· Incapacité de prendre soin de soi puisque pas reçu de soin, la notion du « soi » est inexistante et corrompue.

· Sentiment de ne pas être « assez » car impossibilité de satisfaire l’appétit avide de la mère narcissique.

· Peur de perdre le contrôle, cherche constamment un moyen de garder le contrôle par crainte de revivre les situations où la mère était instable ou les situations d’instabilité au sein du foyer. Contrôle ses émotions et tente de contrôler celles des autres.

· Fait semblant d’aller bien ou gèle littéralement ses émotions et éprouve des difficultés à identifier et comprendre ses émotions.

· Compulsions.

· Sentiments de honte, d’invisibilité, d’infériorité, d’être un objet et non un être.

· Doute de ses décisions et difficultés à faire des choix car trop peu de confiance en soi.

· Sentiment d’abandon/ rejet et attirance de personnes, partenaires et situations de vie qui refont vivre ce genre de blessures.

· Cherche sans arrêt l’approbation sociale, à se sacrifier et la validation des personnes extérieures.

· Pour les femmes : peur d’avoir des enfants car peur de mettre ses enfants dans la situation douloureuse et traumatique de leur propre enfance. (Cela prouve d’une certaine façon que ces femmes ont une empathie développée pour des enfants inexistants et atteste qu’elles ne sont pas narcissiques, cependant la peur de reproduire le schéma les paralyse).

· Insécurité quant à sa propre identité, l’image de soi est corrompue par l’absence de feedback positifs, de validation et valorisation. Douleur de ne pas avoir été vu comme un être à part en entière et pas juste une extension du parent.

· Les réussites de l’enfant ne seront célébrées que si elles servent l’image de la mère narcissique, que si elle peut s’accorder le succès. Par conséquent l’enfant ne se sentira pas soutenu.


S'en sortir ?


Il n’y a rien de plus souffrant que de se replonger dans les tréfonds des souvenirs de l’enfance qui ont été en grandes parties enjolivés par le mental pour permettre la survie psychique. Réaliser cela est extrêmement douloureux et demande une sortie du déni.


Il est très difficile pour l’adulte qui regarde en arrière et comprend que son passé est en lien avec la négligence et le narcissisme. Dans le suivi psychothérapeutique, cette étape qui ne survient pas toujours rapidement car enfouie sous une couche épaisse de déni entraine : de grandes souffrances, le réveil de blessures et une remontée de beaucoup d’émotions comme la tristesse, la colère, la culpabilité, le dégout, la peur, la déception, le désespoir, … De plus, sortir de ce genre de relation basée sur le contrôle, la domination et la culpabilisation est laborieux.


Si vous vous battez aujourd’hui contre ces points précités, sachez que cela n’est pas votre faute. Vous n’avez pas demandé à grandir dans un espace où l’on ne vous reconnaissait pas en tant qu’être humain à part entière. Ce n’est pas votre faute si vos parents avaient des problèmes dans la gestion de leur humeur, s’ils étaient toxicomanes, alcooliques, dépressifs, colériques, avaient de troubles psychiques importants et ne vous ont pas donné ce dont vous aviez besoin pour grandir de façon équilibrée.


Il y a une grande probabilité que, pour survivre, vous vous soyez dédié à chercher à satisfaire les besoins des autres en écrasant les vôtres, que vous ayez le syndrome du sauveur et soyez devenu une personne dépendante relationnelle et un véritable aimant à personnes narcissiques et abusives. Vous agirez de la sorte probablement jusqu’à l’épuisement. Il se peut également que vous cherchez à remplir votre intérieur avec des addictions. Vos besoins n’ont pas été vus et pris en considération et pour survivre, vous les avez réprimés.


La première étape vers la libération est de pouvoir ouvrir les yeux sur cette réalité qui a bordé votre enfance. La guérison et le retour vers soi demandent de retrouver ses besoins, ses émotions négligés afin de pouvoir enfin les honorer car vous le méritez. Une reprogrammation sera nécessaire : il s'agira d'apprendre à se donner toute la bienveillance et l'amour dont vous avez tant manqué avec patience et dans le respect du temps de guérison.


Nawal Uariachi

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